Archives pour juillet, 2007

A vous trois

marquepages.soissons, c’est très bien

j’ai bien reçu les photos de Denis et Jean

Jean, je ne lirai ton texte sur la pétanque et ceux des autres qu’après

avoir écrit le mien

une façon de faire mon devoir de vacances plus vite

Je vous enverrai une photo avant le 15 aôut

Bisous et bonnes vacances !

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Les corbeaux
 Alors, cet oiseau d’ébène, par la gravité de son maintien et
la sévérité de sa physionomie, induisant ma triste imagination
à sourire : «Bien que ta tête, - lui dis-je, - soit sans huppe et
sans cimier, tu n’es certes pas un poltron, lugubre et ancien
corbeau, voyageur parti des rivages de la nuit. Dis-moi quel
est ton nom seigneurial aux rivages de la nuit plutonienne!»
Le corbeau dit : «Jamais plus!» (Nevermore)

 Edgar Allan Poe. (Traduction Charles Baudelaire)

 

Ce poème de Poe nous rappelle que le corbeau et l’homme ont depuis longtemps des relations complexes et empreintes de magie. Sa couleur funèbre, son cri lugubre qui fait penser à une alarme, l’ont de tout temps associé à la mort ou à l’imminence d’un danger. Le dernier tableau de Van Gogh, celui qu’il réalisa aux environs d’Auvers-sur-Oise en une seule séance avant de se tirer une balle dans la poitrine, représentait un de ces splendides champs de blé comme il aimait les peindre, avec ses épis pareils à des vagues ondulantes sous le vent et survolé par un vol de corbeaux. Ce sont eux qui annoncent sa fin prochaine, autant que le chemin qui s’enfonce dans le champ sans aboutir nulle part. Leur noirceur tranche sur la blondeur des blés et s’harmonise avec la couleur bleue plombée du ciel d’orage.

Les symboles utilisant les corbeaux sont nombreux et tous parlent de malheur. Le « corbeau » n’est-il pas cet inconnu qui envoie des lettres anonymes calomniant les braves gens, apportant la zizanie et le malheur au sein d’un paisible village? Et puis le corbeau est l’animal de compagnie des sorcières dans l’univers des contes.

Il est aussi associé aux guerres, dévoreur de cadavres certes mais les légendes celtes racontent que la fée Morgane (la « malfaisante », ennemie de la bonne Guenièvre) était la reine des batailles et elle pouvait s’en échapper en se transformant en corbeau. De vieilles légendes picardes disaient aussi que le combat des corbeaux entre eux est signe de guerre. Alors les campagnes picardes ont du en voir un bon nombre de ces combats car, depuis un millier d’années, que de guerres elles ont connues ! Encore de nos jours la terre grasse de ses champs expulse peu à peu - comme la chair le fait avec des corps étrangers - les éclats de métal des obus de la Grande Guerre.

Ce qui est remarquable chez le corbeau c’est sa faculté d’adaptation donc d’intelligence. Pensez qu’il s’est adapté à la vie dans de grandes métropoles comme Tokyo… Au moment de la nidification, le corbeau a remarqué que les vieux portemanteaux en fil de fer sont excellents pour remplacer les branchages dans le support du nid, alors il fait les poubelles devant les magasins d’habillement, et dérobe les portemanteaux pour en faire un savant enchevêtrement, carcasse métallique de son nichoir ! Ils utilisent aussi le passage de voitures pour briser des noix ! Cette intelligence peu commune chez les oiseaux a du contribuer au malaise des hommes à leur égard. Le corbeau est fidèle toute sa vie à sa première compagne, ce qui n’est pas le cas des couples humains. Alors vous qui lisez ceci, lorsque vous verrez ces splendides oiseaux survoler les plaines françaises, portez un regard différent sur eux.

Jean : juillet 2007

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Rapport du docteur Joachim Da Silva, responsable du dispensaire médical de Sao Felipe.

Ile de Fogo. Archipel du Cap Vert

« J’ai écrit ces notes en retranscrivant le récit que j’ai enregistré au chevet d’Amalia Andrade à sa demande. Ne sachant pas écrire, elle souhaite que ses enfants puissent les lire plus tard et connaître les circonstances de sa mort. La malade est décédée quelques jours après des suites de ses blessures et d’un état général d’épuisement physique. J’ai essayé de reproduire ses propos qui sont ceux d’une femme simple et illettrée, ayant vécu toute sa vie sur les flancs du volcan. »

« Mon mari Joao va tous les jours sur les pentes de Fogo pour chercher de l’eau. Il part avec notre âne vers 5 heures du matin et revient vers 7 heures avec nos 6 bidons remplis à la source qui se trouve à 3 kilomètres de notre maison. Le chemin pour atteindre la source est dangereux. Il longe un précipice au flanc du volcan. Quelquefois, quand le Fogo se met à gronder, des pierres roulent sur la pente depuis le sommet du cratère, traversent le chemin et viennent se jeter dans le ravin. J’ai toujours eu peur que Joao ne soit emporté par l’une d’elles. Mais comment se passer d’eau ? Il y a la cuisine, la toilette, le ménage. C’est que la poussière s’infiltre partout : le vent l’arrache aux flancs du volcan et la dépose dans la maison, recouvrant les meubles, le sol, les couverts. En janvier c’est encore pire quand le vent nous amène les sables rouges du grand désert africain !

Il y a une quinzaine de jours Joao est revenu soucieux de son voyage matinal.

- « L’âne est malade, Amalia, je crois qu’il va mourir » me dit-il.

C’était une terrible nouvelle ! En plus du voyage quotidien pour l’eau, l’âne nous sert à chaque marché pour ramener les provisions de la semaine. C’est qu’il est vieux notre âne ! Pensez, docteur, qu’il a appartenu à mon père qui l’a offert en dot à mon mariage.

Quelques jours après, Joao a trouvé la bête couchée, ce qui n’était pas dans son habitude, et elle a refusé de se lever. Ce jour-là j’ai lavé la vaisselle mais pas le sol et la toilette a été réduite au strict minimum.

Le soir l’âne était mort. Alors a commencé pour moi une nouvelle vie ; quelle vie ! Tous les matins Joao et moi prenions chacun 3 bidons de 10 litres que nous attachions sur le dos par des sangles et nous accomplissions ainsi notre corvée d’eau. De retour à la maison j’étais obligée de m’allonger sur le lit pendant une heure tant j’avais les reins brisés.

Puis vous vous souvenez qu’il y a eu cette éruption, la semaine dernière ? Joao était parti avant moi et je devais le suivre plus tard. Epouvantée par les grondements de Fogo je ne suis pas partie. A la fin de la matinée Joao n’était toujours pas là ! Négligeant les bidons vides que je devais prendre, je suis partie en courant, folle d’inquiétude. Lorsque je suis arrivée à la source je l’ai trouvé allongé sur le sol, blessé par une pierre qui lui avait brisé une jambe. Il m’a dit d’aller chercher du secours, alors je suis repartie en courant. J’étais à mi-chemin quand le volcan a grondé à nouveau. Le sol a tremblé sous mes pieds, j’ai trébuché et je suis tombée. J’ai vu arriver les pierres qui roulaient depuis le sommet de la montagne. J’ai essayé de me relever mais je n’en ai pas eu la force.

Maintenant docteur, je vais vous dire : je suis heureuse que Joao soit sauvé mais je sais que je ne m’en sortirai pas. Voyez-vous j’espérais qu’un jour nous quitterions cette ile de malheur, son volcan et sa poussière. Avec Joao et mes deux enfants je voulais rejoindre mon père en Amérique. Il est revenu nous voir l’an dernier. Il nous a raconté qu’il y avait de l’eau partout en Amérique, qu’il suffisait de tourner un robinet pour avoir de l’eau ! Maintenant que je vais mourir mon père va surement faire venir mes enfants en Amérique. Je les imagine là-bas, et je suis heureuse que ma mort ait servi au moins à cela. Sinon je crois que malgré mon envie je n’aurais jamais eu le courage d’émigrer. Joao non plus d’ailleurs. Notre vie à nous deux est liée définitivement à cette terre aussi pauvre et sèche que nous.



Jean : juillet 2007


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Dans l’esprit de tout un chacun la pétanque est une activité de retraités. On a tous en mémoire ces places publiques poussiéreuses, bordées de grands platanes, où, dés les beaux jours revenus, se rassemblent des cohortes de retraités pour y jouer à la pétanque. Sait-on qu’il s’agit aussi d’un véritable sport avec des fédérations, des championnats, des rencontres internationales, etc. ? Mon père l’a appris à ses dépens et je vais vous raconter comment …

Vers le milieu des années 50 nous avions loué dans un petit hôtel de bord de mer et y passions des vacances tranquilles. Vers la fin de l’après-midi, entre la baignade et le diner du soir, les résidents de l’hôtel se retrouvaient sous une pergola pour y déguster un apéritif et raconter leur journée. Les plus anciens se livraient à des parties de pétanques acharnées dont l’enjeu était une tournée de pastis, la honte suprême pour une équipe étant d’aller « embrasser Fanny ».

Parmi les clients de l’hôtel il y en avait deux qui sortaient un peu de l’ordinaire : c’était deux jeunes d’une vingtaine d’années, à la tenue décontractée, qui avaient été recrutés par l’aubergiste pour animer un peu les soirées. L’un jouait de l’accordéon, l’autre l’accompagnait à la guitare et tout les deux poussaient la chansonnette. En ces temps pauvres en émissions de télévision (imaginez qu’il n’y avait qu’une chaine, en noir et blanc et aux programmes plutôt tristes) la présence des deux animateurs était appréciée par les vacanciers.

Je me souviens qu’un jour l’accordéoniste regardait d’un air amusé les joueurs de pétanques en attendant son compère guitariste. Généralement il n’était jamais là si tôt. A la fin d’une partie, Julien – c’était son prénom – s’approcha des joueurs et leur fit une proposition étonnante. Il disposa une boule sur le terrain, en choisit une dans sa main et se plaça à une vingtaine de mètres de la boule qu’il avait posée. Les joueurs, encore échauffés par la partie, regardaient d’un air goguenard ce jeune homme si différend d’eux qui venait se mêler à leur jeu favori. Julien annonça alors qu’il se proposait de « faire un carreau » sur la cible et qu’il était tellement sûr de réussir le coup qu’il était prêt à engager des paris sur sa réussite. La mise fut fixée à quelques centaines de francs (anciens) de l’époque. Comme des spectateurs s’étaient joints au pari, cela faisait une coquette somme ! Mon père faisait partie des spectateurs-parieurs et il puisa dans son porte-monnaie. Le patron de l’hôtel ramassa les paris et semblait s’amuser beaucoup de cette opération, un sourire énigmatique sur son visage d’ordinaire plutôt renfrogné.

Julien réclama le silence et se concentra. A la manière dont il se saisit de la boule, la soupesa, plia les genoux, on vit bien qu’il n’était pas le débutant que son aspect juvénile laissait supposer. La boule lancée vint percuter la cible en plein centre, réussissant ce que les spécialistes appellent un « carreau ». La foule laissa échapper un « ahhh » mêlant admiration et dépit pour la perte de leur argent. Julien ramassa sa mise et, à la satisfaction générale, offrit une tournée qui n’entama que légèrement ses gains substantiels.

Dans les jours qui suivirent les joueurs de pétanques essayèrent en vain d’amener Julien à participer à leurs parties mais celui-ci déclina régulièrement avec un certain dédain. Il consentit seulement à leur montrer quelques « tours », comme par exemple tirer avec les yeux bandés après avoir longuement mémorisé la cible ou, après avoir placé un obstacle entre lui et la cible, donner un effet à sa boule pour qu’elle décrive une trajectoire contournant l’obstacle.

Le séjour se termina comme il avait commencé alternant les baignades, les repas, les soirées animées et mes premiers flirts au clair de lune.

L’année suivante nous revînmes au même hôtel et reprîmes les mêmes habitudes. Pourtant quelque chose avait changé. Les soirées n’étaient plus animées par Julien et son copain guitariste. Le patron avait préféré se payer un splendide « jukebox » américain clignotant de partout. A la question de mon père sur ce qu’était devenu Julien, l’aubergiste répondit :

- Julien Soto ? Le champion de pétanque ?

Devant l’étonnement de mon père il ajouta :

- Comment, vous ne saviez pas ? Il est devenu champion de France de triplette et il est passé professionnel ! Tenez, l’année dernière, après avoir passé ici le mois d’Aout il est allé gagner son premier championnat ! Il vous a bien eu avec son pari !



Jean : juillet 2007

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Conformément aux instructions de Jany, je vous envoie moi aussi un

devoir de vacances avec cette photo de vacances prise au Cap-Vert en

avril dernier.

Comme vous le constaterez, ce n’est pas pour rien que cet archipel est

un des pays les plus pauvres du monde!

Au plaisir de vous lire,





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