Archives pour septembre, 2007











Tristes évocations

et sinistrose de circonstance le 11 novembre

histoire de fêter l’Armistice

devant le monument aux morts,

avant le pot du Maire qu’apprécient bien

les anciens combattants… d’Algérie



Cette “première” guerre

si enracinée par ici

on se sent presque responsable

de ne pas l’avoir connue en direct

voire même de ne pas l’avoir faite

tant elle est partie prenante de la mémoire de l’Aisne



Le vol noir des corbeaux…

oiseaux de mauvais augure ?



Non, à la différence de certains corbeaux humains

patrons en casse de réputation

ces animaux là sur la photo sont beaux et purs



Drapés dans leur couleur noire de jais

ils lavent la terre de ses sanies

se nourrissant de vers dans les sillons gras

abreuvés du sang versé par nos aînés,

victimes de guerres fratricides

alimentées par d’arrogants généraux



Ils s’envoient dans les airs pour traverser la vallée

et peut-être de l’autre côté, sur le versant opposé

aller couver quelques nichées



De quoi repartir, rebondir et revenir

fièrement dressé sur leurs pattes

le regard aigu et le bec acéré

nous annoncer le retour des saisons

et la promesse des semailles à venir


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Pourquoi sur les photos
c’est toujours des vieux
qui jouent à la pétanque
attifés de fringues d’antan
 
Ils ne peuvent plus tirer
qu’une boule ou quoi ?
en lancer une malpropre,
une connerie,  
sans l’accent du midi
 
Ça fait toujours plus mâle,
à Soissons comme ailleurs
 
Et pourquoi les jeunes
ils jouent pas à la pétanque
quand bien même ils ont le temps
entre chômage et rmi
 
Alors les aînés,
qu’est-ce qui les soude ?
qu’est-ce qu’ils cherchent ?
 
Et bien, ils tirent,
oh, pas à boulet rouge
ils tirent pour gagner le cochonnet,
s’y frotter, y rester
en amour pour la balle de métal qu’ils pelotent


Pour humer un relent de camaraderie
se retrouver entre hommes
ailleurs que dans un bar


Une occupation, une raison de sortir de chez soi
même si on ne parle que de résultats
En tout cas la pétanque n’est pas l’apanage du midi
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Image trouble, cet homme puissant mais courbé, comme une eau est trouble. Une eau dont la profondeur, ne se voyant pas, s’imagine. Y mettre la main, en émoi à l’idée de ce qui s’y cache.

Effondrement, détente, reprise de souffle après une bonne baignade, soumission imposée ou recherchée, douleur ? L’imagination des sentiments, débonnaires, apeurés, indignés ou excités, a besoin d’incertitude. Les suppositions troublent la conscience qui du coup, comme l’eau, brouille ses profondeurs, là où elle se met en ménage incestueux avec l’inconscient.

Il y des exemples de trouble réussi, comme d’échec. Lolo Ferrari, ses lèvres rembourrées comme un canapé, chacun de ses seins plus gros que sa tête, essayait peu judicieusement de réaliser royalement le phantasme mâle d’énormes nichons. La réaction fut un intérêt passager, suivi de la déception et du malaise qui accompagnent toute offre d’une réalité tentant de satisfaire les ardeurs incommensurables des rêveurs humains. A la longue Lolo Ferrari ne pouvait pas plus éviter d’être en butte aux ricanements grivois que les petits hommes sur les fresques pompéiennes, volant à cheval sur leurs propres bites gigantesques. Le périmètre du monde des phantasmes doit garder une obscurité prometteuse, alors que Lolo Ferrari arpentait piteusement la clôture avec un projecteur, révélant la banalité banlieusarde de l’autre côté.

Une publicité pour le papier hygiénique lubrifié (qu’est‑ce qu’il ne faut pas inventer pour faire consommer ?) montre une femme en chemisette étalée sur un homme au dos nu sur un sol carrelé. Elle essaie de lui enlever le slip. Il relève la tête pour la regarder, et il rit. La charge érotique de l’image vient de la qualité de son sourire, la tension autour de ses lèvres. A moitié ravi, a moitié s’efforçant de paraître ravi. C’est par cette ambivalence que l’image non seulement est sexy, mais éveille les sens. La pornographie dépeint la mécanique sexuelle d’une telle façon que les désirs peuvent balayer tout scrupule. L’érotisme dérange d’autres zones de désir plus ténébreuses, rappelant que, alors que le sexe limité au cinq sens peut faire l’affaire, la sexualité émerge des abîmes. La pornographie engage la sensualité ; l’érotisme vient de la tension entre la sensualité et la confusion des sentiments qui reflètent une vie dans le monde. La pornographie propose un véhicule extérieur pour porter les phantasmes ; l’érotisme voile ces phantasmes et les déplace vers l’intérieur. La pornographie appauvrit l’imagination, l’érotisme l’incite à une plus grande prodigalité.

Conclure par l’homme à la tête dégarnie, au dos grêlé. Fixer un sens parmi tant de possibles. La mort, disons. Le mort, disons. Cet homme quitte le monde des vivants, qui lui tournent déjà le dos. Déjà, la lumière les obscurcit. Il est mort, disons, et ce choix de sens pointe un autre trouble qui vient d’au‑delà de la mort. Après le désir, quoi ?

 

 

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Bonjour c’est moi Kiki
«Maître Corbeau sur un arbre perché, tenant en son bec un fromage..»
Il a vu çà où, ce Monsieur Jean de la Fontaine que les corbeaux raffolent du camembert?
Pouah!! Quelle faute de goût!
A moins bien sûr que ce fromage soit bourré d’asticots, parce que çà au moins, j’adore..
Bon, moi Kiki, je suis un corbeau très beau, du fait de mes plumes noir-jais.. Mais non, je ne suis pas sensible à la flatterie, faut pas écouter Mr Jean !
Alors qu’est-ce que l’on me reproche ?
C’est vrai que je ne parviens ni à roucouler ni à ajouter des trémolos dans mon croassement !
Mais je sais faire plein d’autres choses.

Primo, dans la vie je me débrouille très bien.
Je suis toujours là où il faut.
Tiens là, sur la photo de Mr Jean ( non pas encore le Lafontaine, l’autre le Suda, celui qui a l’air de me trouver charmant puisqu’il m’a pris en photo avec mes potes..) .. et bien, c’est moi le cinquième à droite en partant du bas : je suis en train de repérer les meilleures graines dans ce champ et la récolte va être prodigieuse ;
Avec moi, ma famille ne peut mourir de faim : c’est pas un gros avantage çà ?

Deusio :
Je suis fidèle à ma compagne toute ma vie. (si si !)
. Ah çà vous cloue le bec à vous pauvres hommes !!

Tertio : je suis très intelligent ( et modeste)
La preuve ?
C’est quand même à mon aïeul que Noé a confié la mission de repérer l’état de la terre après le déluge !
Comment ? «  je ressers encore cette vieille histoire »  et alors, elle est vraie !
et si certains en sont jaloux je n’y peux rien !

Et bien malgré toutes mes qualités , on ne m’épargne rien. 
Tiens, au cinéma par exemple :
A chaque fois que je décroche un rôle c’est pour poser sur l’épaule d’une sorcière dans un décor lugubre !
Merci bien, c’est lassant !
Pas de danger que je rencontre Monica !

Je suis un talent incompris.

Mais le pire de tout,
L’insulte suprême,
La honte sur ma race :
On ose qualifier de «  corbeau »
Celui qui dans l’anonymat
Dénonce,
Celui qui calomnie,
Sans montrer son vrai visage,
Sans signer de son nom !!

Bon sang !
C’est quand même fort de café !

Nous les corbeaux
Si sentimentaux..

Enfin, l’homme ne brille pas toujours par son discernement.
Nous connaîtrons des jours meilleurs.
Dans le passé on nous aimait.

Et si c’est comme la mode qui n’est qu’un éternel renouvellement,
Nous reviendrons pavoiser sur les podiums !!


 

 

 

 

 

 

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Que connaît-il de notre monde

avec  ses ânes bâtés à mort

il survit ? non, il vit sa vie

travaille dur et rêve de sa promise

la suite est programmée  

Mais voici que, de l’autre côté de la dune, se construit

un quatre étoiles pour touristes

des américaines vont y débarquer par charters entiers

et sans voile se montrer dénudées

de quoi détourner le regard de la beauté des dunes tout autour

femmes défraîchies en mal d’amour d’accord

mais le dollar a toujours la cote 

Et l’ânier peut devenir jeune premier

à condition de bénéficier d’affriolants atours 

Rêver de France, obtenir un visa

se retrouver dans une banlieue pourrie

à dormir sans lune chez un marchand de sommeil

et en plus nettoyer les rues de Paris

Quand il lui suffisait de suivre ses ânes dans le désert … 

 

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