Laissant des empreintes dans notre folklore, certains lieux entachés d’un secret soulèvent encore après des millénaires des questions, inspirant crainte ou désir, trouvant toujours écho en notre for intérieur. De cette demeure, l’on m’a narré cette courte légende que je vous confie aujourd’hui, qui bien que vide de tout surnaturel, est néanmoins merveilleuse.

Devant le porche, la calèche s’immobilisait. Les cloches sonnaient, il était l’heure. Une main se glissait, furtive ; les rideaux s’entrouvraient. Il pleuvait là dehors, la pluie perlait sur le carreau juste dévoilé. La majestueuse bâtisse, alors criante d’un silence étouffant, semblait avoir été désertée. Pourtant, aux bruissements de la fontaine se mêlaient, espoir ou réalité, les craquements d’un couloir arpenté par le doute d’un incessant va et vient.

Mais personne jamais ne sortait. Les cloches retentissaient alors de nouveau, sonnant le glas de l’attente. Le cocher, toujours impassible et raide, ranimait d’un claquement de rênes les chevaux. Leurs sabots s’éloignaient pesamment, halant la calèche, rideaux tirés.

Ainsi, chaque jour, la calèche se présentait, mue par l’espérance d’un lendemain autre qui jamais ne vint.
Personne n’a jamais vraiment su, même si de nombreuses langues aisément sifflaient de jalouses affabulations, qui même antagonistes, concordent vers la même énigme : de tous temps, même par grande sècheresse, il se raconte que la fontaine ne s’est jamais tarie.

Emplie de pleurs de douleur déçue, de colère ou bien même encore, comme certains le murmurent, des larmes de compassion de sa Statue, seule témoin ayant résisté au défilement des siècles ?

Entre rêves et mythes, le voile ne s’est jamais levé.

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Une réponse à “Légende”
  1. helene dit :

    Bravo Laelle!!!!!!
    Quelle belle histoire! Quel plaisir de te lire! Beaucoup de points d’exclamation pour exprimer ma joie. Au plaisir de te relire.
    Hélène.

  2.