Bluebells comédie
Violettes de cobalt anémones de terre
jacinthes de parme haut perchées
sur leurs tiges de verre
renouveau renouvelé Mois d’avril sans faille
la boucle est bouclée
Violettes de cobalt anémones de terre jacinthes
racoleuses à l’oeillade en biseau
jacinthes qui se montent le cou très au-dessus
des coucous
jouant des campanules aux rebords fardés d’un excès bleu
de pacotille
Jacinthes de parme trop haut perchées aguichant
le client innocent promeneur d’un dimanche
fleuri : je suis à prendre mon chou mieux balancée
plus délurée que le coucou cueille-moi
et n’oublie pas surtout
n’oublie pas mon petit cadeau…
Jacinthes forget-me-not haut perchées
sur vos talons de verre Le tapin des sous-bois
ne nourrit plus sa fleur Les temps sont difficiles et les retraites
minces Désargenté le promeneur progresse
regard levé vers les mouvantes cimes ignorant
sous ses pieds la troupe des Bluebells aux formes
rebondies
Corolles en folie clochettes effilochées aux vibrantes
nuances Jacinthes au fard trop mauve à l’oeillade
assassine Retombez sur vos tiges baissez
vos prétentions
Cueillies vous êtes cuites
ne criez plus aux lauriers à couper Sautez de vos échasses
collez vos oreillettes au plus près
de la mousse
La forêt est bruissante c’est une usine à sons
un concert underground Ne rêvez plus d’être emportées
dans un morne bouquet par un prince
en jogging
Restez sur pied le pied léger à défier
le temps Le joli temps d’avant
les vendanges
Manoleta, mai 2008
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Couleur, rythme, on se laisse emporter avec délice dans ce spectacle de la Nature dans lequel on découvre de-ci-delà des pointes d’érotisme printanier : “je suis à prendre”,”cueille-moi”,”Les BlueBells aux formes rebondies”.Bref : un poème de saison, bien avant les vendanges prometteuses de la fin du récit.