Ce mur troué, avec des ouvertures
au niveau des yeux, de la bouche
ces touffes de cheveux verts à droite, à gauche
On dirait un visage de femme
cachée derrière le moucharabieh
Elle regarde les hommes se battre dans l’ arène
elle a son poulain, son favori
elle craint, elle prie pour son époux, son amant, son ami
Il va se lancer, affronter l’ ennemi, le confrère
pour le plaisir du roi, sur ordre du seigneur
Ils vont s’ entre-tuer, s’ entre-blesser
dans le désir de vaincre pour l’ honneur
ou pour gagner ses faveurs devant la cour assemblée
Le spectacle commence au son des trompes
le sol en tremble, la foule vibre
et que coule le sang, elle hurle son plaisir
Oh moi aussi j’ ai vibré au bruit des fers de lance
aux coups d’ épée des mousquetaires
du Capitan à Jean Marais
Et je me rappelle Aix Les Bains
en vacances, avec mon oncle et ma tante
un tournoi organisé par le cascadeur Yvan Chiffre
Les scènes étaient écrites
le pro devait tomber, c’ était programmé
Il y a eu le bruit de la lance brisée sur l’ armure
le heurt du corps sur le sable
un temps blanc dans l’ assistance
vite comblé par les animateurs
Mon oncle est allé voir sous la tente
pour aider si besoin, il était médecin
Quand il est revenu, il était ému
l’homme était salement amoché
Il regrettait de nous avoir amené là
il était outré aussi, il nous a dit : "jamais plus !"
et nous, les petits, on lui a répondu
"Alors, il est mort ?"
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