A partir du premier étage, le style est vaguement Art nouveau. Non pas la structure, mais les festons, architraves, motifs censés relever sa banalité. Le rez-de-chaussée a été évidé, et seuls huit piliers carrés de béton portent les étages supérieurs. Il est dit qu’avant il y avait ici un café s’ouvrant sur la rue. Le Café Sourire.

Une fissure en forme de corps

De la roche, haute, grise, luisante. Il y a une fissure de bas en haut, irrégulière, mais elle épouse la forme de mon corps, qui y est coincé. Impossible d’avancer, impossible de reculer, impossible de tourner la tête, impossible de bouger un doigt.

Ce n’est pas raisonnable !

De cet angle, les jardins du château ont l’air d’être moyennement bien remis en état. Parmi les statues et les buis géométriques, seuls quelques pots, outils et touffes de mauvaises herbes déparent. Mais si l’on se retourne vers la façade du château, il est évident qu’il reste beaucoup à faire. Les pelouses sont négligées, les allées encombrées. Pourrions-nous habiter dès maintenant ce château ? « Mais non, ce n’est pas raisonnable ! »

A travers le miroir

Ce qui paraissait être un miroir remplissant l’alcôve du sol au plafond est en fait l’ouverture vers un couloir, avec des portes de chaque côté. La moitié sont ouvertes, et des hommes noirs sortent des chambres ou y entrent, et discutent aimablement.

Fibrociment

Dans une partie reculée du jardin, je retombe sur le bungalow, délaissé depuis trop longtemps. Les fenêtres béent, les pièces sont vides. La qualité de construction est médiocre : toit en fibrociment, cloisons d’isorel ballonnant. Mais il y a beaucoup d’espace, plus qu’à la maison tout près où nous sommes à l’étroit. Il ne reste qu’à le remettre en état.

Le sacré

Plus loin au-dessus des toits fleurit un bouquet doré de coupoles, flèches, tours. Ils sont arrondis, pointus ou carrés. Ils surmontent des temples, églises ou autres lieux de culte. Parfois la ville est différente, ce jaillissement d’architecture persiste. Cela reste à visiter quand il y aura le temps.

La petite ouverture

Il faut y aller, mais quel découragement à penser aux difficultés habituelles du chemin. Des champs, des haies à traverser, des murs à escalader, des regards à éviter (car la voie est en partie interdite). Surtout cette ouverture en haut d’une maison, difficile d’accès, et trop petite, mais un passage obligatoire. Derrière, il y a le grenier à affronter, avec ses horreurs. Mais c’est un autre lieu, une autre histoire.

Quels lieux ?

Le prix de location de ces locaux, maisons, paysages est le sommeil. Ce sont des lieux de rêve, s’imprimant avec d’autant plus de netteté déconcertante dans la banque d’images que l’esprit ne sait pas s’en écarter. Ils s’y sont fixés à jamais, alors que tant de lieux réels restent flous, simples endroits où se passe la vie.

Je propose aux lecteurs de déposer en commentaire leurs propres lieux de rêve, ces encadrements de la nuit qui pèsent sur le jour.

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