Le printemps
L’été est passé, c’est l’automne de la vie
Et le dentier à entretenir
Et le toit qui fuit
Et les fenêtres qui laissent passer le ciel
Et les trous laissés par la neige et le gel dans les routes
Et déjà que revient un autre printemps
Avec ses régimes minceur
Ses jeux qui font gagner des voyages en Espagne ou en Turquie
Ça devient un problème, ou un souci
Pour choisir la destination de ses vacances
Pour ceux qui partent
Parce qu’il y aussi ceux qui s’exilent sans savoir où ils vont atterrir
Et finir le voyage
Et ceux qui restent bloqués au sol
Dans leur ghettos de fortune à s’inquiéter de la montée du prix du fuel
Evidemment, ce que je reviens au texte pour retrouver est l’expression “le dentier à entretenir”. J’y perçois un ton narquois (nous sommes de pauvres créatures) mais tendre (nous méritons l’iindulgence), que l’auteur paraît laisser tomber sur la page comme un mouchoir oublié, c’est sa spécialité.