Archives pour avril 18th, 2011

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…C’est l’époque des brocantes

Vous trouvez pas?…

Ca sent le vieux, le sec, l’huile et le parfum bon marché. Ca sent la frite, la merguez, la saucisse, la menthe et la transpiration. Mélangés, alignés, vaisselles et fringues usagés, le santon de Provence, le soliflore en pâte de verre, l’horloge sans aiguille, le cendrier breton, la poupée plastique, la capsule de champagne, la faux en vrai bois d’origine… Etalés pèle-mêle sur le sol, ou sur une couverture, sur la table de cuisine, la remorque, des tréteaux, de très tôt le matin à pas très tard le soir, les chineurs cherchent, découvrent, quêtent, s’enquêtent, s’enivrent de possibles découvertes.

“T’as pas vu les enfants?… Y zétaient là. C’est pas vrai! Y zont dû retourner avec leur mère”. Des senteurs d’hommes humectent l’air, sous le soleil exactement…

“Non madame, vous n’en trouverez pas ailleurs. Ce miroir est unique. Bizoté, vieilli. Je dis pas ça pour faire l’article”…

“Non, Raymond n’a pas pu venir, il est resté avec la gamine, tu sais, ça va pas mieux…”.

“Eh l’artiste, t’as vidé ton grenier?… Et ta femme, tu la vends aussi?”…

“5 Francs. Je vous le fais 5 francs. Y en avait deux, mais je ne trouve plus l’autre. J’ai dû le vendre… Je faisais 20 Francs les deux. Voyez, vous faites une affaire…”. C’est dur de sonder la poche, les pièces ne viennent pas comme ça. La ceinture est serrée, le ventre gonflé, le visage rougit, et les yeux satisfaits: “je le mettrai à côté des autres. Sur la cheminée”.

 

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