Archive pour la catégorie “Récits de Jean-Louis”


Enfin, une église ouverte !

Quittant la chaleur de cette journée d’été, je pénètre dans l’édifice et me baigne dans la fraîcheur du lieu, le recueillement de la nef me saisit. Je m’assieds impressionné par le silence …

Après quelques minutes de méditation, je me lève et avance lentement vers le chœur… Là, sur la gauche… un gisant…Je m’approche …

Soudain une voix caverneuse me surprend :

- Que me veux-tu visiteur ?
Rien, monsieur… j’avance simplement… pour voir !…
Ne m’appelles pas Monsieur…, je suis le Chevalier du Mont !
Le Chevalier du Mont ? mais qui est-ce ?
Je résidais, il y a 600 ans, sur cette paroisse, dans une tour de ce nom, mais il y a longtemps qu’elle a été démolie. Elle n’a pas résisté au temps, ni aux outrages… Tandis que moi, Chevalier, je suis toujours visible, dans cette église où je suis en veille …
Mais, répondis-je, vous n’êtes pas en veille … il n’y a là qu’un enfeu de pierre… Je ne vois aucune trace du vivant sur ce monument…
Détrompe-toi visiteur, j’ai traversé les siècles et les générations ne m’ont pas détruit. Au début nous étions deux … moi du côté Nord, l’autre du côté sud. Mais à la Révolution des brigands sont arrivés dans la paroisse et l’ont décapité …Depuis, il gît au fond de l’église dans un coin, sans tête… Pauvre de lui… Moi, tu vois, je suis entier et je veille …
Mais vous veillez sur quoi ? … les révolutions c’est fini… il n’y a plus de guerres dans nos contrées…
Prends-y garde, visiteur… de vos jours en effet il n’y a plus de guerre avec les armes, mais… il y a la pourriture : la pourriture des ans sur la pierre… la pourriture des vers dans le bois… la pourriture des hommes dans les cœurs…
Et alors, vous gisant de pierre, pardon Chevalier du Mont que pouvez-vous faire contre cette pourriture ,
Je veille te dis-je… je veille à ce que des hommes, passant dans ces lieux soient saisis dans leur cœur et s’animent pour redonner un bel aspect à cette église… Ainsi, en 1833, l’un des maires du village a payé un maçon pour réparer les dégâts causés pas les brigands de la révolution. Ainsi par son exemple, toute une communauté s’est de nouveau rassemblée pour célébrer dans ce lieu saint…
Bravo, Chevalier, bravo… Continuez votre veille… je vous signale, cependant, au cas où vous ne l’auriez pas vu… que les sculptures des arcatures de la façade sont bien usées par la pourriture du temps…
Ne te moques pas visiteur…Je sais par expérience, qu’il faut du temps pour que les vivants, dont tu fais partie… se bougent dans leur corps et dans leur cœur. Ils ont tellement de choses à faire dans leur tête…Mais je ne désespère pas de trouver, parmi eux, ceux qui répareront ces outrages du temps…

J’ai retrouvé la chaleur du jour, laissant le gisant à sa veille…Regardant l’équilibre de cet édifice du XIIème siècle, je me suis dit que… tout compte fait, il remplissait bien son rôle …

Aucun tag pour cet article.

Ecrits relatifs

Comments Pas de commentaire »

Mignonne, allons dans cet automne frisson,
Voir la terre qui porte la semence de la future moisson …
Regarde ces lignes de labour qui s’étendent jusqu’à l’horizon
Le laboureur a retourné la terre, le semeur est venu
En attendant de faire racine, la graine repose au bord des sillons …
Ne crains pas, Mignonne, l’enfant que nous avons conçu
Naîtra avec la moisson…

Mignonne, nos pas craquant sur le sol gelé,
Allons marcher jusqu’à notre champ de blé…
Regarde sous la neige, la plante a gardé sa verdure
Elle est ainsi protégée de la froidure
Comme le bébé dans ton sein, le grain s’est bien implanté
Et puise sa subsistance de ce milieu nourricier.

Mignonne, alors que sont revenues les hirondelles,
Allons promener au bord de notre parcelle
Regarde le blé qui est devenu grand
Grâce aux soleil et pluie s’associant,
Puisse l’orage… ne pas démolir notre ouvrage
Bébé aussi a grandi, il frémit, sous la main, au passage…

Mignonne, dans son berceau, tranquille, bébé dort
Viens te reposer un instant auprès des blés d’or
Avant que vienne le moissonneur
Ils bruissent et sous la brise, ils mûrissent au coeur…
Le grain roux rejoindra bientôt le grenier
Avant de partir chez le meunier
De cette farine le boulanger fera son pain
Qui viendra nourrir notre quotidien

Dors bébé, près de nous, dors serein
A l’automne, au sol nous remettrons le grain
La nature et les hommes te donneront du pain, demain…

Aucun tag pour cet article.

Ecrits relatifs

Comments Pas de commentaire »

Va, cours, petit ruisseau, dans les prés,
Va rafraîchir les troupeaux assoiffés,
Va remplir les arrosoirs des jardiniers,
Va, caresse les truites, les anguilles, les vairons,
Va, chante sur les pierres et les cailloux ronds…

Et moi, pour écouter ta chanson, je viens te voir,
Qu’elle est bonne ta compagnie, laisses-moi m’asseoir
Après la chaleur du jour, qu’il est bon de recevoir
Ta caresse, tes gouttelettes, ta douceur dans le soir…
Sous ta vigueur, mes pensées s’envolent,
Mon corps se vide, ma fatigue s’étiole,
Cours mon rêve, pars avec le ruisseau,
Va rejoindre les lieux, les pays les plus beaux…
Où la vie est douce…, bonne à cueillir….
Dans la tombée du jour, je sens mon âme se recueillir…

Va, cours petit ruisseau dans les prés
Toi gouttelette qui m’a caressée,
Poursuis ta route et reviens demain, ou après
Tu auras traversé, prés, nuages et ondées,
Reviens reposer ma fatigue à la fraîcheur du soir…
Mais la lune s’allume… il me faut te dire bonsoir
Demain est un autre jour et les nuits sont courtes
Va, petit ruisseau, continue ta route
Bonsoir et à demain  sans doute

Jean-Louis Fenioux

Aucun tag pour cet article.

Ecrits relatifs

Comments Pas de commentaire »

tournois

C’était au temps du bon Roi Louis. La France était enfin en paix. Les Goddons ( les Anglais ) avaient été repoussés au-delà de la mer ; la Picardie vivait enfin tranquille et prospérait dans ses villes et ses villages.

Mais la frontière restait fragile car ces gueux d’Anglais restaient menaçants. Le Roi veillait à ce que ses barons et ses vassaux fassent bonne garde. D’ailleurs l’un d’entre eux l’inquiétait, le Comte Hugues qui séjournait à Soissons vieillissait. Fatigué par de nombreuses batailles, ses séjours dans les prisons anglaises, il avait perdu sa vigueur de chevalier, ses hommes d’armes n’étaient plus entraînés. Le Roi, était d’autant plus inquiet que dans sa succession le Comte n’avait pas d’enfant mâle. Seule une jouvencelle avait survécu, mais une jouvencelle sous un heaume, ça n’était pas sa place. Alors on la marierait ! Ce ne serait pas difficile car, quoique jeunette, elle était déjà fort belle. Louis dépêcha son émissaire, Godefroy de Chinon pour porter ce message au Comte Hugues et à son épouse la Comtesse Margot.

Au château de Soissons le messager du Roi fut reçu avec beaucoup d’honneurs.

«  Quel message royal me portez-vous sire Godefroy ? s’enquit le Comte

- Le bon Roi Louis vous salue bien, répondit l’émissaire. Il vous fait dire qu’il a décidé de marier votre fille Gabrielle, afin que son époux fasse bonne garde sur cette frontière du Nord du Royaume.

- Mais pardieu, je suis encore bien vivant que je sache, rétorqua Hugues, vexé dans son amour-propre, et j’entretiens ici une bonne troupe d’hommes d’armes !

- Mon cher Comte précisa le messager ce n’est plus suffisant. De nouvelles armes arrivent, les goddons sont maintenant équipés de bombardes. Vos défenses n’y résisteraient pas . Il faut équiper votre château en conséquence.

Après d’âpres tractations le Comte se plia au désir du Roi, et avant de partir Godefroy ajouta : « Pour choisir parmi les valeureux chevaliers qui vous avoisinent, organisez donc un tournoi. Vous y inviterez Arnaud de Coucy et Tristan de Guise. Ce sont des jeunes et fiers chevaliers. Ils s’affronteront en joute et le meilleur épousera Gabrielle. »

Demoiselle Gabrielle, qui écoutait la conversation, fut saisie d’émoi, son cœur tressauta dans sa poitrine. Ainsi le Roi s’intéressait à elle ? Mais elle, elle n’avait pas encore envisagé les épousailles. Du haut de ses seize ans elle n’avait pas encore envisagé de partager sa couche avec un chevalier si beau soit-il. Mais s’il devait en être ainsi que Dieu y pourvoie !

Ainsi fut-il décidé que le Comte et la Comtesse de Soissons organiserait un tournoi à la St Jean. Comme la cour du Château était trop petite pour y tenir de tels jeux on décida d’utiliser le pré jouxtant l’abbaye de Valsery pour s’y ébattre…

Plusieurs mois à l’avance on invita les seigneurs des environs. Ainsi ceux de Reims, Troyes, Laon, Cambrai, Rouen, Beauvais, Noyon furent conviés à se joindre au tournoi avec les deux prétendants. Tous tinrent à s’inscrire, ce tournoi les sortirait de leur château où ils s’ennuyaient ferme en ces temps de paix.

Dans les jours qui précédèrent la St Jean on dressa des tribunes dans le pré. On Y accrocha de riches tapis, les pavillons, les bannières des seigneurs qui allaient s’affronter dans la lice. Celles de Coucy et de Guise y figuraient en bonne place. Tout au long de la semaine, les écuyers s’affrontèrent sur le pré.

Enfin le grand jour arriva… Le bon Roi Louis accompagné de la Reine Marie fit son entrée, escortés du Comte et de la Comtesse qui entourait Gabrielle. La damoiselle éblouissait la Cour, dans sa robe bleu azur ornée des plus belles pierreries.

Les serfs des environs s’étaient déplacés en grand nombre. Ils assistaient au spectacle derrière les palissades. Leurs vivats, pour saluer le Roi et la Reine, montaient dans le ciel.

Au son des fanfares, les chevaliers superbement équipés, accompagnés de leurs écuyers, tous à cheval, entrèrent en lice. Les joutes commencèrent et se succédèrent tout l’après-midi. Bien que saluées par de forts applaudissements tout le monde attendait la dernière joute celle que l’on appelait « la lance de la dame », celle où s’affronteraient Arnaud et Tristan, les prétendants de Gabrielle. …

Eperonnés les chevaux s’élancèrent … le choc fut rude entre les deux cavaliers, mais aucun ne fut désarçonné. Ce fut au troisième galop que Arnaud tomba sur le pré. Tristan fut alors, déclaré vainqueur à l’acclamation des voix.

Le soir au château, revêtu d’habits précieux, sous les regards du Roi et du Comte aux côtés de sa promise Gabrielle, Tristan, tout ému présida aux festivités du repas et du bal qui suivirent le tournoi.

Les épousailles furent décidées pour la St Michel. Et c’est ainsi que l’Evêque, Ogier, entouré des chanoines, reçut le consentement des époux dans sa cathédrale de Soissons.

Aucun tag pour cet article.

Ecrits relatifs

Comments Pas de commentaire »

( d’après la chanson de Line Renaud 1949 )

« - Ou vas-tu Basile de ta vache accompagné ?
Je vais à la ville la vendre au marché
Ta vache a la fièvre la vendre est bien compliqué

- Quoi ? ma vache a la fièvre ? Ah tu ne vas pas me refaire le coup de la chanson, toi le commerçant. Si je t’écoute tu vas me dire que Eglantine, ma limousine, est une  «  vache folle ». Passes ton chemin, et plus vite que ça, sinon elle va se venger, ma vache comme tu dis, elle va te filer un coup de pied ou un coup de corne comme elle sait le faire !!! »

Le marchand ébahi abandonne l’équipée et continue sa route sans demander son reste .

Basile, ruminant sa colère, flatte son Eglantine :
« Toi ma douce, toi ma mignonne…
comment a-t-il pu dire des choses pareilles …Il voulait t’avoir, le vilain.
Tu es si belle dans ta robe acajou, avec tes lunettes autour des yeux.
J’en ai mal au cœur de me séparer de toi… J’en pleure comme un veau…

Cheminant sur la route poussiéreuse,
L’équipée passe à côté d’une pâture,
Où rumine un troupeau de laitières.
Eglantine meugle pour saluer ses congénères,
Les vaches accourent et passent leur mufle au dessus de la clôture.
« Laisse-les tranquilles Eglantine, dit Basile,
tu es bien plus belle qu’elles ; on ne voit que leur pis…
Toi tu es bien équilibrée, bien implantée sur tes quatre pattes…
Allez viens … »

Tout à coup, au détour de la route, une apparition :
«  Où vas-tu Basile de ta vache accompagné ?
Je vais à la ville Mad’moiselle Lili…
La ville est lointaine, viens chez moi te réfugier
Avec ton Eglantine nous ferons not’ beurre…

Basile ne se le fit pas dire deux fois,
Et en échange de sa dot, il gagna le cœur de Lili…

Quelques années sont passées,
Basile et Lili ont eu des petits…
Eglantine, couchée dans le pré, léchant son dernier-né,
les regarde danser la ronde autour d’elle …
Elle se met à sourire… la vie est belle…

«  De toute cette histoire la morale est celle-ci :
que sur notre plancher, les vaches ont été plus qu’honorées,
par les Dieux, elles ont été sacrées…
A notre époque, le mot « vache » est plutôt galvaudé …
alors Basile et Eglantine, ce n’est qu’un épisode, pour le reconsidérer…

Aucun tag pour cet article.

Ecrits relatifs

Comments Pas de commentaire »

Regarde bien petit,… ces clochettes bleuissant le sous-bois, ces troncs d’arbre se couvrant de leur parure verte d’été… Ils donnent envie d’avancer sous la voûte des branches, de fouler le tapis de mousses…

Ecoute bien petit,… Entends-tu les merles qui se chipotent, le coucou du mois d’avril, le glissement de la brise sur les feuilles…

Respire cette tranquillité qui passe sous la frondaison ; chaque chose est à sa place. Tu foules le sol, il est souple sous tes pas, les mousses absorbent le bruit de tes bottes, quelques brindilles craquent et rompent le silence…

J’ai vécu ici d’autres paysages, d’autres fureurs, d’autres apocalypses. Ici dans un horizon de guerre, je voyais des arbres qui dressaient leurs bras lamentables, inutiles, décharnés ; pas de verdure ; des amas de fil de fer rouillés, des rails, du matériel tordu, déchiqueté, informe…

Et cette terre labourée par les obus, dans un vacarme infernal, du sol jaillissaient des protubérances noires, comme des bouffées qui se développaient, montaient lentement au ciel et s’étalaient en éventails ou en panaches monstrueux.. Jamais la forge infernale ne s’arrêtait…

Les journées s’écoulaient dans cet horizon secoué par les coups brusques donnés par les obus tombant sur les lignes et les boyaux.. Lorsqu’il pleuvait les tranchées étaient des ruisseaux de boue dans lesquels on s’enlisait…

En regardant ce paysage si calme tu ne peux pas imaginer l’enfer que les hommes ont vécu ici.

Mais d’autres hommes sont venus. Ils se sont attachés à redonner vie à cette terre : il a fallu arracher les carcasses de fer, déminer les obus, reboucher les cratères. A chaque printemps revenu, la nature a lancé sa vigueur, les taillis ont refait racine, pansant les plaies de ces sols bousculés, ensanglantés, martyrisés… Il en a fallu des années à ces hommes pour refaire une surface reposante, alors qu’en une nuit le feu des canons et des avions bouleversait ce paysage…

Souviens-toi petit,…détruire a été très vite et a conduit à l’enfer, derrière construire a demandé beaucoup de patience et de ténacité, mais nous donne, maintenant, le bonheur de ce sous-bois.

Aucun tag pour cet article.

Ecrits relatifs

Comments Pas de commentaire »

Gustave pousse les grilles du parc. « Dieu que c’est beau, trop beau pour moi dit-il ». Pourtant il avance à pas mesurés sur le gravier. Ne va-t-il pas se faire jeter, jeter comme partout, où il cherche un abri pour cacher sa misère. Non ! là personne ne cherche à le chasser.

Bien sûr le parc est un peu vide à cette heure matinale. Le gardien Félix est là-bas nettoyant le parterre central. Il a bien remarqué Gustave, mais bon ! le joli jardin lui agrémentera peut-être un peu sa vie. Gustave est en galère. Il y a déjà quelques années qu’il est sans travail. Le travail ayant disparu, les allocations aussi avec le temps… La femme a son tour est partie, avec les enfants. Pas d’allocations, pas de logement ; pas de logement pas de lessive, pas de douche, pas de toilettes… rien ! la rue ! Ca fait un an qu’il bat le pavé, à la recherche de nourriture. Bien qu’il ait honte il tend la main devant la grande Poste. Les gens sont habitués à le voir, ils lui glissent une petite pièce, quelquefois un casse-croûte…

Le gardien se redresse, il regarde Gustave se diriger vers le banc près de l’entrée et s’y asseoir. Tout de suite un couple de vieilles personnes modifie sa trajectoire pour éviter le SDF… D’autres suivront leur exemple, tout au long de la matinée.

Seuls les pigeons s’approchent, Gustave leur distribue les miettes d’un quignon de pain. Les moineaux voudraient bien en profiter aussi, mais pas question : « chasse gardée » ont dit les pigeons. Un gros chat arrive à son tour, il fait fuir les ramiers ; Gustave tend la main pour le caresser, Minou méfiant reste à distance… petit à petit pourtant il se rapproche, lui aussi a besoin de chaleur. Finalement en s’étirant, en faisant le gros dos, il saute sur le banc et vient se blottir sous le coude de Gustave. « Enfin, se dit celui-ci, une bête qui ne me repousse pas ! »

La matinée s’avance, le soleil n’est pas au rendez-vous, mais il ne pleut pas, la température est douce en ce début de printemps. Les bourgeons s ‘étirent et les feuilles montrent leur bout de nez vert clair. Gustave s’assoupit. Il est bien, il a certes le ventre un peu creux, mais il en a l’habitude. Tout à l’heure il trouvera bien un bout de pain avec un morceau de camembert ; un petit verre de vin lui réchaufferait le cœur, mais là, il ne faut pas rêver…

Maououh !!! Gustave est réveillé en sursaut, le chat s’échappe en colère, il vient de recevoir sur la tête le ballon du petit Joris… Le garçon s’approche tout penaud et dit : « Excusez-moi Monsieur ! j’ai fait mal à votre chat ?

- Oh non, bougonne Gustave, mais tu es bien gentil quand même ! Comment t’appelles-tu ?

- Joris, Monsieur !

- Tu es tout seul ?

- Oh non, répond l’enfant je suis avec ma mamie, vous la voyez là-bas, elle discute avec son amie.

Gustave aperçoit, en effet, deux dames assises, sur un banc voisin ; « Tiens, se dit-il je ne leur ai pas fait peur »

«  - Laquelle est ta mamie ?

- Oh ! c’est celle qui a le foulard beige !

- Ah ! je vois dit Gustave .

Tout à coup, la dame en question s’écroule… comme foudroyée ! L’amie qui l’accompagne, sidérée, essaie de la relever, sans succès. Elle finit par appeler à l’aide. Gustave se précipite tenant Joris par la main …

« Monsieur, lui dit la dame, qui que vous soyez, aidez-moi, allez chercher du secours !!!

- Soyez rassurée, Madame je vais prévenir le gardien !

Un quart d’heure plus tard, les pompiers arrivent et réussissent à ranimer la mamie. « Merci Monsieur, lui dit son amie, grâce à vous, je crois que Joris gardera sa Grand-Mère ! » Gustave rejoint son banc, haussant les épaules… « Bah ! se dit-il je n’ai rien fait d’extraordinaire ! ».

Huit jours plus tard, Gustave, revient devant les grilles du parc. Va-t-il y passer à nouveau la journée ? « Bah ! se dit-il là, ou ailleurs ! ». Dés qu’il le voit, le gardien, Félix, se précipite et lui dit :

«  Gustave, il faut que tu te présentes à la mairie !

- Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ? dit Gustave, apeuré, inquiet ..

- Au contraire ! c’est une bonne nouvelle. L’autre jour, c’est pour la femme du maire, que tu es venu me prévenir… Alors pour te remercier on t’a déniché un boulot !

- Ah ! mais où ?

- Ca je ne sais pas, lui répond Félix, mais en, tout cas tu as intérêt à te présenter !

- C’est que, justement, je ne suis pas présentable ! grommelle Gustave . »

Jean-Louis.

Aucun tag pour cet article.

Ecrits relatifs

Comments Un commentaire »