Quelqu’un qui peut-être ment
m’a raconté
qu’il y a longtemps
au siècle dernier
dans la rue des Graviers
de sordides faits
se sont déroulés.
A Soissons, petite ville pas si loin du Nord
dans cette rue qui menait au port,
les mariniers s’agitaient le soir.
Les bars, les filles, les chansons à boire
lui donnaient son allure, son empreinte.
Univers glauque, rencontres de deux mondes,
comment y pénétrer sans crainte ?
Travailleurs du jour et loubards de la nuit,
au crépuscule, dans la rue des graviers se fondent.
Quelqu’un qui peut-être dit la vérité
raconte le meurtre perpétré,
par une nuit épaisse, de haine suintante,
déchirée par l’éclat glacé
d’une lame acérée foudroyante !
Le jeune marin titube, ployé,
Il est surpris, lui si jeune, si beau,
de rencontrer la mort si tôt.
Il la regarde, incrédule
« quoi déjà, mon heure est là ? »
Sous le choc il recule
il vacille, il cherche quelqu’un
du secours, à l’aide, par là !..
Il se traîne, à tâtons trouve le chemin
d’un passage, d’une cave, d’une maison
qu’il espère amie
pour se mettre à l’abri.
Pourquoi lui ? Le tuer pour quelle raison ?
Jalousie, alcool qui monte à la tête
un homme a fait sortir de lui la bête,
et un autre en est mort.
Quel cruel et terrible sort !
Dans cette grande maison du port
Les murs ont capté les ondes de peur,
halo oppressant des fantômes du passé,
faisant que jamais au grand jamais
personne n’a pu y trouver le bonheur.
C.M.
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