Quelle étrangeté cette cathédrale, cet édifice !
Façade dissymétrique, où est ta tour, la seconde ?
Dans la grisaille de ce ciel plombé où tes murs se fondent
Cathédrale de Soissons, je vois les sacrifices.
Tes bâtisseurs, tes ouvriers ont sué sang et eau
Pour t’élever vers ton dieu encore et toujours plus haut
L’art des Goths, présomptueux, veut toucher les sommets.
«Ah ! Doux-Jésus, Doux-Jésus ! » comme disait ma Mémé
Mais que dois-je faire pour t’atteindre ?
Par ces mots tendres puis-je t’étreindre ?
Quand j’étais enfant, qu’il me semblait aimable
Le Bon-Dieu, le Doux-Jésus
Le Dieu si bon, le Jésus si doux
Quel honneur d’entrer chez ce Dieu si affable !
Dans cette majestueuse cathédrale
Comment ne pas se sentir invulnérable
Ainsi dans sa maison, conviée au chœur ?
« La petite lampe rouge là-bas, c’est son cœur »
Disait Mémé
Alors, installée dans la nef aux sept travées
Je lui parlais.
Et je passais beaucoup de temps à marchander.
Je lui proposais des commerces avantageux :
« Dieu, accorde-moi en français la meilleure note,
il me faut battre Yvan le terrible, l’affreux,
Le surdoué, le fort en thème qui m’insupporte !
Et je te promets Doux-Jésus que 50 Notre-Père,
50 Je crois en Dieu, et encore toutes les prières
Je te réciterai ! »
Alors je m’emballais,
Et j’insistais,
Je promettais..
C’est le soir qui me contraignait à sortir des lieux
Car la rosace répandait des feux moins lumineux.
Mais à Soissons où je suis née, je dois l’avouer,
Le Bon-Dieu à mon encontre fut bien disposé !
CM
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