( d’après la chanson de Line Renaud 1949 )
« - Ou vas-tu Basile de ta vache accompagné ?
Je vais à la ville la vendre au marché
Ta vache a la fièvre la vendre est bien compliqué
- Quoi ? ma vache a la fièvre ? Ah tu ne vas pas me refaire le coup de la chanson, toi le commerçant. Si je t’écoute tu vas me dire que Eglantine, ma limousine, est une « vache folle ». Passes ton chemin, et plus vite que ça, sinon elle va se venger, ma vache comme tu dis, elle va te filer un coup de pied ou un coup de corne comme elle sait le faire !!! »
Le marchand ébahi abandonne l’équipée et continue sa route sans demander son reste .
Basile, ruminant sa colère, flatte son Eglantine :
« Toi ma douce, toi ma mignonne…
comment a-t-il pu dire des choses pareilles …Il voulait t’avoir, le vilain.
Tu es si belle dans ta robe acajou, avec tes lunettes autour des yeux.
J’en ai mal au cœur de me séparer de toi… J’en pleure comme un veau…
Cheminant sur la route poussiéreuse,
L’équipée passe à côté d’une pâture,
Où rumine un troupeau de laitières.
Eglantine meugle pour saluer ses congénères,
Les vaches accourent et passent leur mufle au dessus de la clôture.
« Laisse-les tranquilles Eglantine, dit Basile,
tu es bien plus belle qu’elles ; on ne voit que leur pis…
Toi tu es bien équilibrée, bien implantée sur tes quatre pattes…
Allez viens … »
Tout à coup, au détour de la route, une apparition :
« Où vas-tu Basile de ta vache accompagné ?
Je vais à la ville Mad’moiselle Lili…
La ville est lointaine, viens chez moi te réfugier
Avec ton Eglantine nous ferons not’ beurre…
Basile ne se le fit pas dire deux fois,
Et en échange de sa dot, il gagna le cœur de Lili…
Quelques années sont passées,
Basile et Lili ont eu des petits…
Eglantine, couchée dans le pré, léchant son dernier-né,
les regarde danser la ronde autour d’elle …
Elle se met à sourire… la vie est belle…
« De toute cette histoire la morale est celle-ci :
que sur notre plancher, les vaches ont été plus qu’honorées,
par les Dieux, elles ont été sacrées…
A notre époque, le mot « vache » est plutôt galvaudé …
alors Basile et Eglantine, ce n’est qu’un épisode, pour le reconsidérer…