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jour_de_brume1

Je suis TATIANA
La sauvageonne, l’indienne
je suis TATIANA
la silencieuse, la secrète.
Je suis la reine de cette vallée et des bois qui l’entourent.
Aucun être humain ne connait mon secret.
J’ai juré de ne rien dévoiler.
Le matin je me presse, il y a tant à faire !
Je sors au moment où la brume de l’aurore est encore étendue en voile doux au dessus du sol.
Je guette les messagers.
Sitôt qu’ils me repèrent, ils se dépêchent de me rendre compte
Il y a tant à faire !
Les journées sont trop courtes !
Il faut libérer la nouvelle poule séquestrée, affamée, dans le piège à renard,
Poser des Belladones devant les passages des chasseurs pour dévier le gibier de leur route,
Soigner la patte d’un blaireau avec une application de sève de bouleau.
Vite, le temps presse, un corbeau, messager noir, croasse une nouvelle alerte
en tournoyant au dessus de ma tête.
J’arpente les sous-bois, la peau de renard sur l’épaule
qui masque mon odeur d’homme
Le parfum de la honte.
ici, je recueille 8 marcassins collés au cadavre de leur mère
qui a dû courir longtemps avant de mourir là,
vidée de son sang par le trou de chevrotine.
Je les mène au terrier d’une renarde
qui vient de perdre ses deux petits.
Elle les nourrira, les sauvera.
Je me presse, il y a tant à faire !
Il y a le hérisson que petit Louis a enfermé dans un carton
Et tant de travail encore !
A chaque fois, aux oreilles des victimes,
les mots mille fois répétés :
« Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »

Je suis TATIANA
La sauvageonne, l’indienne
Je suis TATIANA
l’erreur humaine.

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Jour d’automne
Je ramasse des pommes,
Des véreuses et des bonnes
Des rouges et des jaunes

Jour d’automne
çà sent la chataigne grillée
Qu’il fait bon dans les coussins se lover 
à la douce chaleur de la cheminée

Jour d’automne
le jeune chien fait ses classes
C’est son premier jour de chasse
Il frétille, émoustillé
Souffle court, oeil brasier

Jour d’automne
C’est le vent qui sonne
A la porte de l’homme
A moins que ce ne soit un môme
Qui s’amuse au fantôme

En ce jour d’automne…


CM.

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Voici l’automne !

Les enfants courent dans la laie, ils s’aventurent dans les sous-bois !
Mathilde crie : «  Papa, Maman, venez voir, j’ai trouvé des cèpes ! ». L’œil gourmand, Sébastien se précipite : » Oui ! Ce sont bien des cèpes ! ». Aussitôt toute la troupe se précipite dans les fourrés et, chaque champignon induit un cri de victoire. Une belle omelette en perspective, ce soir !
Plus loin, sous les châtaigniers, Oscar s’évertue à dépouiller les bogues pour dégager les châtaignes, mais ça pique. Avec un morceau de bois, ou avec les pieds, il réussit à recueillir un bon sac de marrons. Cuits à l’eau ou au four, ils feront les délices des soirées passées devant la télé,.

Au virage de l’allée, c’est l’hiver !

Nous foulons la neige, chaussés de bottes, nous glissons sur le sol gelé. Mais c’est bientôt une bataille rangée de boules de neige qui se déclenche !
Mais Stop ! 4 à 5 biches s’avancent vers nous… surprises, elles font demi-tour au galop !
« Une trop belle photo à prendre ! » dit Béa, la maman. Mais l’appareil est resté à la maison !

Encore un tournant, nous sommes au printemps !

Les branches verdissent, les merles piaillent et se chassent dans le sous-bois, le coucou chante, les oiseaux travaillent dur pour bâtir leur nid ! …
Nous, nous cherchons le brin de muguet ! Carmen crie : «  Ca y est, j’en ai trouvé ! ». Une chance car les cueilleurs professionnels nous ont devancé depuis plusieurs jours.

Un nouveau détour et nous voilà en été !

Nous cheminons sous la voûte, en tenue légère, l’atmosphère est chaude ! Les papillons jouent dans la lumière et tracent des rayons de couleur au dessus des fougères.
Nous furetons au bord des allées, cherchant la fraise des bois ! Hortense trouve une bonne touffe de pieds ? Délicatement elle ramasse les petits fruits rouges pour venir les partager avec toute la famille : chaudes, bien sucrées et parfumées, un petit délice !

En ce dimanche après-midi d’automne, Sébastien traîne les pieds dans les feuilles mortes… le sol en est tapi ! Ce froissement lui ravive ses souvenirs…. Belle sa chienne, le précède fouinant dans les buissons, à la recherche des odeurs …

«  Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi !

Il y a cinq ans, Béa, que tu nous as quitté pour l’éternité !

En ce temps-là la vie était plus belle
Tu vois je n’ai pas oublié… » chantait Montand !

Le poème de Prévert tourne et retourne dans le cœur de Sébastien.

« Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais
Mais la vie sépare ceux qui s’aiment …
Comment veux-tu que je t’oublie… »

Il faut pourtant retourner à la vie quotidienne, demain une nouvelle semaine commence… Peut-être dimanche prochain, Sébastien, reviendra-t-il, à nouveau, traîner ses souliers dans les feuilles mortes …

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