C’était par une belle nuit du mois d’août. J’avais vingt ans. Nous étions allongés sur l’herbe, Mado, ma sœur, et moi sous le ciel allumé de mille étoiles.

Là, sur notre gauche, une étoile filante vient de plonger, elle disparaît derrière le rideau de peupliers…
«  Vite, fais un vœu ! » me dit Mado.
«  Tu y crois, toi à ces sornettes ? » lui rétorquai-je plaisantant à demi.
«  Je n’y crois peut-être pas, mais ce qui est sûr, c’est que si tu n’en fais pas tu ne seras pas exaucé, tandis que si tu en as un, alors… peut-être verra-t-il le jour… »

Je n’ai pas répondu, mais dans ma tête, sûr, j’en avais un : c’était de revoir Minnie !

Minnie ? je l’avais rencontré chez des amis le mois précédent. Tout de suite, son sourire m’avait désarmé. Nous avions passé la semaine ensemble. Visite à droite, visite à gauche, repas au restaurant, pédalo… Ah ! le pédalo ! Tous les deux seuls, sur l’onde… Bien que nos échanges soient restés banals, ce souvenir restait gravé dans ma poitrine, il me faisait mal !…

Avant que nous nous quittions, je lui avais demandé : «  Accepterais-tu que nous nous revoyions,? »
Elle m’avait répondu : «  Non, j’ai déjà un petit copain ! »
Las ! le soleil était devenu gris, d’un coup !
Mais continuant sur ma proposition, je la questionnais : « Alors, plus simplement, puis-je t’écrire ? ». Elle avait, alors dit : «  Oui ! »

Dans cette belle nuit d’été, j’en étais là… Oui le vœu que je formulais derrière l’étoile filante, c’était de revoir Minnie. Mais Mado, ma sœur n’en a rien su !

Une ou deux semaines plus tard, j’eus l’occasion de passer à Lons, son lieu de résidence. Par la fenêtre du train, je scrutais les rues, les quais… Par un heureux hasard peut-être allais-je l’apercevoir ? Mais non rien ! Je retournais dans ma solitude, sous mon ciel gris ! Seule la correspondance me rattachait un peu à elle, occasionnellement…

C’est en septembre que la lettre arriva ! cette lettre où Minnie m’annonçait qu’elle avait rompu avec son petit copain… Du coup, elle acceptait que nous nous retrouvions !
Cette lettre, je l’ai lue et relue et par magie le soleil était revenu plus brillant… le ciel s’éclairait !…

Oh ! merci Mado de m’avoir dit de faire un vœu ! La chance a voulu que cette étoile filante m’apporte le bonheur !


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Une réponse à “Fais un vœu !”
  1. Denis Mahaffey dit :

    Jean-Louis devient le spécialiste des émotions qui gèlent ou réchauffent à blanc le coeur des acteurs de ses contes.

  2.