Les évènements de ces derniers jours au Japon me ramènent certains souvenirs.
Elle s’appelait Zoe. Elle venait d’avoir 17 ans !

J’étais un jeune stagiaire à l’époque. Nous étions en 1965.
Je venais d’avoir mon diplôme. C’était mon premier contact avec le monde du travail.

Attention : pas n’importe quel monde : celui de la recherche.
Ambiance jeune et décontractée. Beaucoup de blouses blanches, pas de bleus de travail !

Un jour un collègue m’a demandé si je voulais connaitre Zoé.
Je ne pouvais qu’accepter, car, malgré sa jeunesse, Zoé était déjà célèbre.

La rencontre devait avoir lieu dans les bâtiments du vieux fort de Chatillon qui jouxtaient notre centre de Recherches.
C’est qu’il fallait montrer « patte-blanche », car la belle Zoé était farouche et- peut-être dangereuse, ce qui m’excitait un peu !

Avec mon guide nous pénétrâmes enfin dans le local ou Zoé attendait, patiente…
Elle était effectivement très belle !

Son cœur palpitait doucement. Une lumière d’un bleu indescriptible s’en échappait, la rendant attirante comme ces lagons des atolls polynésiens.
« C’est l’effet Tcherenkov » m’expliqua mon accompagnateur.

Car voyez-vous: Zoé était une pile atomique! C’était même la première en France, créée par Joliot-Curie.

J’ai fréquenté Zoé peu de temps. L’insistance de mes chefs à vouloir que je m’associe aux recherches sur une version plus « explosive » de la fission nucléaire, m’a poussé à quitter le CEA.

Jean

* Nota

Pour ceux qui douteraient de la véracité de mes souvenirs, je livre une petite video extraite du site de l’INA.

http://www.ina.fr/video/AFE85002255/l-inauguration-officielle-de-la-pile-atomique-francaise-au-fort-de-chatillon.fr.html


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